LA SOCIETE CIVILE DU BASSIN DU CONGO DEFINIT UNE VISION POUR L'ATTENUATION ET L'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

31 mars 2021

Les organisations de la société civile de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Congo (Congo-B) appellent à une plus grande inclusion des communautés forestières, ainsi qu’à des réformes de la gouvernance forestière dans les plans de leurs gouvernements pour faire face à la crise climatique.

À l'approche du sommet crucial sur le climat qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain, les pays du monde entier doivent réviser leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) à l'Accord de Paris - un traité international juridiquement contraignant qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 1,5° Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

Comme la RDC et la Congo-B détiennent les trois quarts de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et que le changement d'affectation des terres représente la principale source d'émissions de carbone dans les deux pays, leurs CDN seront fortement axées sur la réduction de la déforestation et leur dégradation. Ce qui est moins clair, c'est comment ils y parviendront et quels seront les impacts sur les communautés dépendantes de la forêt.

Afin de soutenir ceux qui travaillent en première ligne pour la lutte contre la déforestation tropicale, une initiative de la société civile soutenue par RFUK et financée par UKAID sensibilise aux plans climat des pays, sollicite des recommandations sur ce qui devrait être inclus dans les CDN et soutient l'engagement avec les décideurs politiques.

En RDC, ce processus est mené par Action pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacées (APEM) en collaboration avec le réseau national Groupe de Travail Climat REDD Renouvelé (GTCRR). En Congo-B, c'est le Comptoir Juridique Junior (CJJ) en partenariat avec l'Observatoire Congolais des Droits de l'Homme (OCDH) et les autres membres de la Plateforme pour la Gestion Durable des Forêts (PGDF).

Bien que le contexte soit très différent en RDC et en Congo-B, l'augmentation de la participation des communautés et de la société civile, l'amélioration de la gouvernance forestière et la garantie des droits des communautés forestières sont des thèmes prédominants dans les documents de position qui ont été développés pour les deux pays.

Pour améliorer la participation, la société civile demande instamment une plus grande transparence dans la révision des CDN, le renforcement du dialogue avec les différents ministères, le renforcement des lois existantes sur la participation, et l'obtention du consentement libre, informé et préalable (CLIP) des communautés qui seront affectées par les développements futurs dans les forêts. Chaque document accorde une attention particulière à la nécessité d'une meilleure implication des peuples autochtones et des femmes dans ces processus.

En ce qui concerne la gouvernance, les documents soulignent tous deux la nécessité de s'attaquer à l'exploitation illégale et à la corruption profondément enracinée dans la gestion des ressources naturelles si les pays veulent respecter leurs engagements en matière de climat. Concrètement, cela signifie qu'il faut transférer davantage de pouvoirs aux communautés locales, les équiper d'outils tels que ForestLink pour surveiller et protéger leurs forêts et assurer une surveillance adéquate des CDN sur leur période de cinq ans. ForestLink pour surveiller et protéger leurs forêts et assurer une surveillance adéquate des CDN pendant leur période de cinq ans.

Les documents de synthèse soulignent également la nécessité pour les CDN de réduire les obstacles administratifs et politiques qui empêchent les communautés d'obtenir des droits sur leurs forêts ancestrales, par exemple par le biais de forêts communautaires ou de zones indigènes et communautaires conservées. Cette question est particulièrement urgente dans les tourbières de la Cuvette Centrale, riches en carbone, qui s'étendent sur la RDC et la Congo-B et abritent 30 gigatonnes de carbone, soit l'équivalent de 20 ans d'émissions de gaz à effet de serre des États-Unis..

"L'amelioration de la gouvernance en RDC est un préalable à la réussite de la mise en œuvre de la CDN. Car une défaillance dans un secteur peut compromettre ces efforts. La COP 26 doit inaugurée une nouvelle ère : la réconciliation entre l'homme et la nature. Nous devons cesser d'utiliser la planète comme si nous en avons une autre en rechange alors qu'on a en un seul."

Prince Lungungu, Chef du projet et Juriste d’APEM

"La sécurisation des droits des communautés locales et populations autochtones est fondamentale pour atteindre des résultats durables et équitables. D'où, il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures internes pour l'atténuation en vue de réaliser les objectifs de la CDN" 

Lilian Barros, le Secrétaire permanent du CJJ et le Coordonnateur de la PGDF.

Photo de famille des participants à l'atelier de l'APEM et du GTCRR pour valider leur document de position sur les NDC en République démocratique du Congo.
Photo de famille des participants à l'atelier de l'APEM et du GTCRR pour valider leur document de position sur les NDC en République démocratique du Congo.
Les membres du PGDF en train de valider leur prise de position sur le NDC en République du Congo.
Les membres du PGDF en train de valider leur prise de position sur le NDC en République du Congo.

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