Les organisations congolaises se félicitent de l'annulation de la vente aux enchères de blocs pétroliers et mettent en garde contre un nouvel appel d'offres.
30 octobre 2024
Plus de 150 organisations internationales et congolaises ont publié une déclaration appelant à la fin de l'exploitation pétrolière en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d'une nouvelle campagne nationale intitulée« Notre terre sans pétrole »menée par la société civile congolaise.
Le appel fait suite à l'annonce faite au début du mois par le ministre des Hydrocarbures de la RDC, Aimé Sakombi Molendo, selon laquelle le gouvernement annulait la vente aux enchères controversée de 27 blocs pétroliers, tout en signalant l'intention de relancer l'appel d'offres sur une base restreinte.. Cette action intervient alors que des représentants de la RDC se réunissent à Cali, en Colombie, pour des discussions cruciales sur la lutte contre la crise mondiale de la biodiversité dans le cadre de la COP16. Il y a 18 mois, une analyse réalisée par le RFUK, Earth Insight et nos partenaires locaux a révélé que l'exploitation de 27 blocs pétroliers et de 3 blocs gaziers aurait des effets dévastateurs sur la biodiversité de la RDC, l'une des plus riches de la planète, ainsi que sur le climat et les droits de milliers de communautés vivant dans les forêts. La recherche a aussi révélé que de nombreux blocs chevauchent des terres ancestrales, des forêts primaires intactes, y compris les tourbières de la Cuvette Centrale - le plus grand puits de carbone terrestre de la planète - et une douzaine de zones protégées.
Alors que le gouvernement a signalé qu'un nouvel appel d'offres pourrait impliquer le dégazage des blocs pétroliers situés dans les zones protégées, toute nouvelle tentative de forage pétrolier dans ces zones pose d'énormes risques sociaux et environnementaux, tandis qu'une approche restrictive soulève des inquiétudes supplémentaires quant à la transparence de tout processus futur dans un contexte de faible gouvernance, de corruption généralisée et de manque de transparence qui a caractérisé le processus jusqu'à présent.
Plusieurs partenaires congolais du RFUK sont présents à la COP16 pour porter ce message aux dirigeants mondiaux. APEM, CORAP, DGPA, CAGDFT et d'autres membres du nouveau réseau de la société civile le Réseau Engagement pour l'environnement et les droits de l'homme (Réseau-EDH) ont publié une déclaration exposant leur position sur l'exploitation pétrolière dans le pays ainsi que sur une série d'autres questions environnementales. Il s'agit notamment de veiller à ce que l'engagement du gouvernement de la RDC à protéger 30 % du pays d'ici 2030 n'entraîne pas un déplacement et un appauvrissement supplémentaires des peuples autochtones et d'autres communautés locales par l'extension des aires protégées traditionnelles, mais renforce plutôt les droits de ces groupes par l'établissement de forêts communautaires et de modèles de conservation similaires fondés sur les droits.
Le déclaration also répondre à ses besoins en matière d'énergie et de développement, notamment en exploitant l'immense potentiel du pays en matière d'énergies renouvelables et en gérant avec diligence ses vastes réservesde minerais essentiels.
