Le gouvernement norvégien amorce une "bombe à carbone" dans les forêts tropicales du Congo ?

21 juin 2017

Photo : Le ministre norvégien du climat et de l'environnement, Vidar Helgesen, à gauche, a rencontré son homologue en RDC en août 2016. Quelques semaines après cette rencontre, le ministre Robert Bopolo Mbongeza a secrètement délivré deux concessions forestières illégales couvrant 4 000 kilomètres carrés. Celles-ci n'ont toujours pas été annulées.
Photo : Le ministre norvégien du climat et de l'environnement, Vidar Helgesen, à gauche, a rencontré son homologue en RDC en août 2016. Quelques semaines après cette rencontre, le ministre Robert Bopolo Mbongeza a secrètement délivré deux concessions forestières illégales couvrant 4 000 kilomètres carrés. Celles-ci n'ont toujours pas été annulées.

La Rainforest Foundation UK (RFUK) a écrit aujourd'hui au Premier ministre norvégien, Erna Solberg, pour lui demander d'intervenir d'urgence afin d'empêcher son gouvernement de financer un projet qui pourrait gravement endommager la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, en République démocratique du Congo (RDC), et risquer de libérer des milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

Dans le cadre d'un projet financé par l'initiative norvégienne "Central Africa Forest Initiative" (CAFI), censée protéger les forêts, la superficie de la forêt tropicale de la RDC cédée aux entreprises forestières pourrait augmenter de 20 millions d'hectares, soit une superficie équivalente à celle de la Grande-Bretagne. Le projet nécessiterait la levée d'une interdiction légale de délivrer de nouvelles concessions forestières, en vigueur depuis 2002. L'exploitation forestière en RDC a été encouragée par Vidar Helgesen, ministre norvégien du climat et de l'environnement, bien qu'il ait été largement rapporté qu'elle était entachée d'illégalité et de corruption, qu'elle était à l'origine de dommages environnementaux et de conflits sociaux de grande ampleur et qu'elle ne générait pratiquement aucun bénéfice pour l'économie congolaise.

L'analyse du RFUK montre que parmi les zones forestières susceptibles d'être cédées aux bûcherons se trouveraient plus d'un million d'hectares de marais tourbeux, dont on pense qu'ils stockent plus de 2 000 tonnes de carbone par hectare. La destruction de forêts marécageuses similaires en Indonésie a contribué à faire de ce pays le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre. La quantité de dioxyde de carbone qui risque d'être libérée des zones de marais tourbeux de la RDC dans le cadre de nouvelles concessions forestières a été estimée par le RFUK à plus de 10 milliards de tonnes, soit l'équivalent de près de 200 ans d'émissions nationales annuelles de carbone de la Norvège.

De nouvelles enquêtes menées par le RFUK, également révélées dans une note d'information publiée aujourd'hui et envoyée au Premier ministre Solberg, ont permis d'établir que la moitié (cinq millions d'hectares sur dix millions d'hectares) de la zone déjà allouée à l'exploitation forestière en RDC est illégale et devrait être fermée par le gouvernement.

Simon Counsell, directeur exécutif du RFUK, a déclaré : "Nous sommes très heureux d'être en mesure d'offrir des services de qualité à nos concitoyens : "Le gouvernement norvégien risque de mettre en péril des réserves de carbone importantes à l'échelle mondiale en soutenant de manière malavisée la soi-disant gestion durable des forêts en RDC. Au lieu de développer l'abattage de bois à grande échelle, la Norvège devrait collaborer avec le gouvernement congolais pour fermer la moitié des zones d'exploitation forestière du pays qui, selon la loi, doivent être fermées et rendues à l'État".

La lettre du RFUK au Premier ministre Solberg est disponible. ici . Document d'information du RFUK Exploitation forestière au Congo: une « bombe carbone » bientôt amorcée par le gouvernement norvégien?est disponible en téléchargement ici.

 

QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?

Veuillez signer cette pétition urgente avant qu'il ne soit trop tard !

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