La RFUK s'oppose à la levée prévue du moratoire sur l'exploitation forestière en RDC.

8 avril 2014

La Rainforest Foundation UK (RFUK) s'est associée à d'autres ONG internationales pour s'opposer à la levée imminente d'un moratoire sur l'attribution de nouvelles concessions forestières industrielles en République démocratique du Congo (RDC).

Une déclaration commune publiée hier (lundi 7 avril) par le RFUK, Greenpeace International, Global Witness et d'autres organisations affirme que la levée du moratoire, qui est en place depuis 2008, "tournerait en dérision" les projets de la RDC visant à bénéficier de financements pour la protection des forêts dans le cadre de programmes de prévention du changement climatique (connus sous le nom de "REDD")".

Elle compromettrait également l'objectif d'un exercice national de cartographie et de zonage de la forêt pour différentes utilisations, pour lequel des fonds internationaux substantiels ont déjà été engagés.

Selon la déclaration, les conditions de levée du moratoire, énoncées dans un décret légal signé par le président de la RDC, Joseph Kabila, n'ont pas été remplies. La plupart des concessions forestières industrielles n'ont toujours pas fait l'objet de plans de gestion forestière ou de contrats sociaux avec les communautés concernées. Après douze ans de prétendue "réforme forestière", le décret régissant l'attribution et la gestion des forêts communautaires n'a toujours pas été adopté, ce qui prive les communautés du droit de gérer elles-mêmes leurs forêts ancestrales.

L'appel lancé au gouvernement de la RDC pour qu'il réaffirme son intention de maintenir le moratoire fait suite à la publication par le Royal Institute for International Affairs (Chatham House) d'une nouvelle étude montrant que la quasi-totalité de l'exploitation forestière actuelle en RDC est illégale. Une autre étude récente a montré que seule une fraction des taxes dues par les sociétés d'exploitation forestière existantes est perçue.

Simon Counsell, directeur exécutif du RFUK, a déclaré que le gouvernement congolais avait l'occasion unique de montrer qu'il allait essayer une approche différente de celle d'autres pays comme le Cameroun qui exploitent et perdent leurs forêts.

"Les populations locales devraient d'abord avoir la possibilité de prendre en charge leurs forêts locales et de les gérer pour leur propre bien-être", a-t-il déclaré.

"La levée du moratoire sur les nouvelles concessions forestières ouvrirait potentiellement les vannes à une vague de dégâts et de déforestation sur des dizaines de millions d'hectares de forêts tropicales de la RDC", a conclu M. Counsell.

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