15 ONG congolaises et internationales ont dénoncé une vente imminente de titres d’exploitation pétrolière et forestière, ainsi que des crédits carbones, à l’avance d’élections en RDC cette année. 

Dans une lettre adressée au Groupe Inter-Bailleurs sur l'Environnement et le Climat en RDC (GIBEC) et au préalable de leur réunion avec le Président Tshisekedi de la RDC cette semaine, nous appelons à une action urgente sur ces développements – qui menacent des dizaines de millions d’hectares forestiers, ainsi que plusieurs engagements internationaux visant à les protéger.   

Plus tôt ce mois-ci, le ministère de l’Environnement a publié une révision juridique préliminaire de 82 titres d’exploitation et de conservation forestière en RDC, ne validant que 12 d’entre eux. RFUK a fortement encouragé l’élaboration de ce rapport, dont les résultats correspondent dans l’ensemble avec notre propre analyse sur l’étendue du problème d’exploitations illicites. Malgré tout, il semble que ce rapport soit maintenant utilisé pour établir une réallocation de concessions forestières, potentiellement en violation d’un moratoire national de 20 ans interdisant l’allocation de nouvelles concessions. 

Dans la lettre, les ONG soulignent plusieurs inquiétudes autour de la mise aux enchères de 30 blocs pétroliers et gaziers en RDC – y compris d’accords potentiellement secrets pour certains blocs, et le bafouement de plusieurs lois et engagements congolais. Ce développement survient après l’analyse cartographique effectuée par RFUK et EarthInSight , exposant les risques sociaux et environnementaux du développement des industries fossiles dans les forêts de la RDC, ainsi qu’une pétition publique ayant récolté jusqu’ici 115,000 signatures.  

Plus tôt ce mois-ci, le réseau congolais de sociétés civiles GTCRR a également publié une note de position cinglante sur la détérioration de la gouvernance environnementale en RDC. 

Le Directeur de la RFUK, Joe Eisen, a déclaré : « Le climat global de la Terre et la subsistance des communautés forestières ne peut tout simplement pas survivre ce genre de dilapidation de ressources naturelles en RDC. Nous faisons appel au GIBEC et au gouvernement de la RDC de se réengager sur les initiatives de réforme forestière nationale, et de faire respecter la primauté des lois dans le pays. »