Un nouveau sursis pour les forêts de la RDC !
avril 26, 2016
par Simon Counsell, directeur exécutif, RFUK
Depuis 13 ans, le gouvernement de la République démocratique du Congo a mis en place une loi interdisant la cession de nouvelles zones de forêt tropicale à des sociétés d'exploitation forestière commerciale à grande échelle. Bien que la loi ait été largement enfreinte les premières années, elle est largement respectée depuis 2007, lorsque le président du pays, Joseph Kabila, a promulgué un nouveau décret sous son autorité. Cette loi a probablement été l'une des plus importantes en termes de limitation des dommages et de la destruction des forêts tropicales. Elle a permis de préserver une zone forestière de la taille de la France des dégâts irréfléchis à grande échelle causés par les sociétés d'exploitation forestière industrielle.
Mais en janvier de cette année, le ministre de l'environnement de la RDC, Robert Bogeza, a provoqué un choc en annonçant l'intention de son gouvernement de lever le moratoire sur les nouvelles opérations d'exploitation forestière. En collaboration avec d'autres organisations internationales telles que Greenpeace et Global Witness, ainsi qu'avec les principaux groupes de la RDC, nous nous sommes rapidement mobilisés pour alerter les médias et les partisans internationaux de la protection des forêts du danger que représentait cette annonce. En conséquence, plusieurs gouvernements ont fait part de leurs préoccupations aux autorités congolaises, y compris la ministre française de l'environnement, Ségolène Royal, lors d'une réunion avec le président de la RDC, Joseph Kabila.
Peu après, le ministre a déclaré que l'annonce avait été une "erreur" et qu'il n'avait en fait pas l'intention de lever le moratoire. Pour l'instant, au moins, le grave danger qui pèse sur les forêts de la RDC s'est atténué.
C'est la troisième ou quatrième fois en 13 ans que l'on menace de lever le moratoire sur l'exploitation forestière en RDC et d'ouvrir les vannes de la destruction des forêts du pays. À chaque fois, nous avons réagi de manière efficace et le gouvernement congolais a pris la bonne décision. Une fois de plus, grâce à une action opportune et à une collaboration avec d'autres organisations, nous avons montré que même une petite organisation comme le RFUK peut être efficace et influente pour aider à freiner les menaces qui pèsent sur les forêts tropicales du monde.
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