Le gouvernement de la RDC a adopté un plan visant à ouvrir l'un des plus grands puits de carbone du monde aux forages pétroliers, quelques mois après avoir signé un accord de protection des forêts de 500 millions de dollars avec l'Initiative pour la forêt d'Afrique centrale (CAFI) lors de la COP26.

La semaine dernière le conseil des ministres de la RDC a adopté un plan d'appel d'offres pour 16 nouveaux blocs pétroliers, dont plusieurs chevauchent la Cuvette centrale - le plus vaste complexe de tourbières tropicales du monde, qui s'étend sur la République Démocratique du Congo et la République du Congo. Cet écosystème, qui abrite des centaines de milliers de personnes tributaires de la forêt, stocke environ 30 gigatonnes de carbone, soit l'équivalent de douze années d'émissions de carbone en Europe.

Un carte publiée aujourd'hui montre que, bien qu'elles figurent en bonne place dans les contributions nationales des deux pays à l'accord de Paris sur le climat, près de 80 % des tourbières sont couvertes de concessions pétrolières, gazières, forestières et agricoles. Ce dernier développement met également en évidence les failles  des accords CAFI signés avec les deux pays, qui n'empêchent pas le forage dans les tourbières mais se contentent de demander des mesures de prévention ou d'atténuation "appropriées". En RDC, la lettre d'intention prépare également le terrain pour une éventuelle levée du moratoiredu pays sur les nouvelles concessions forestières, dont beaucoup pourraient être établies sur les tourbières en raison de la proximité du fleuve Congo et des routes commerciales.

Notre carte interactive présente les revendications et la gestion de la zone par les communautés et plaide en faveur de la formalisation de ces systèmes par le biais de forêts communautaires. Elle renvoie également à une déclaration conjointe de la RDC et de la société civile congolaise qui fournit des recommandations aux décideurs politiques à cette fin.

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