Forêts communautaires : de la théorie à la pratique
8 mai 2017
À quoi ressemble une forêt gérée par les communautés en République Démocratique du Congo (RDC) ? C’est précisément la question à laquelle nous et nos partenaires tentons de répondre à travers notre Forêts communautaires , financé par le Département britannique pour le développement international (DfID).
En février 2016, le gouvernement de la RDC a adopté une législation importante en matière de foresterie communautaire, créant une opportunité sans précédent pour les communautés locales et les peuples autochtones de gérer leurs forêts durablement. Tirant parti de cette chance unique, la Rainforest Foundation UK (RFUK) et ses partenaires congolais travaillent actuellement avec des communautés locales de la province de l’Equateur pour mettre en place des pilotes de forêts communautaires sur le terrain.
Après avoir exploré 40 sites potentiels dans l’ouest de la RDC lord d’une première mission d’évaluation, nous avons désormais identifié six sites pilotes potentiels répartis dans la province – davantage de sites seront sélectionnés plus tard dans l’année. Alors que les communautés locales reçoivent le soutien de la RFUK et de nos partenaires congolais dans le développement de leurs concessions, elles établissent elles-mêmes leurs priorités et forgent leur propre avenir.
« C’est vraiment important que ces concessions des forêts des communautés locales soient développées par et pour les communautés et les peuples autochtones, et non imposées par un accompagnateur, » a déclaré Blaise Mudodosi, Chargé de plaidoyer avec Réseau Ressources Naturelles (RRN).
Les sites ont été choisis en grande partie pour leur diversité. Leur superficie va de 1 000 à 30 000 hectares (la limite maximale étant de 50 000 hectares), et leur population s’étend de 600 à 10 000 habitants. Certaines communautés sont composées d’un seul groupe ethnique alors que d’autres sont pluriethniques. Certaines spécificités viennent impacter considérablement la manière dont la forêt communautaire va être développée. C’est le cas par exemple des communautés qui habitent en bordure d’un parc national ou d’une réserve, ou encore de celles dont le territoire chevauchent une concession d’exploitation forestière industrielle.
Chaque site pilote présentera ses propres défis et opportunités. Par exemple, beaucoup de communautés sont dans l’incapacité de mettre leurs produits sur le marché, souffrent d’un manque d’infrastructures locales, ou ne peuvent tout simplement pas accéder à des crédits pour investir dans leurs entreprises. D’autres communautés que nous avons approchées ont exprimé leur souhait de mieux s’organiser pour exploiter de nouvelles sources de revenu respectueuses de l’environnement, comme la production de cacao.
«Ces sites pilotes se trouvent dans des forêts extrêmement précieuses, tant sur le plan écologique que pour les personnes qui y vivent". a déclaré Colin Robertson Coordinateur RDC à RFUK. "Comme la RDC abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, les forêts communautaires ont un grand potentiel pour bénéficier à ces habitants de la forêt souvent marginalisés."
Chaque forêt communautaire que nous soutenons sera unique en son genre. Cette diversité vient complexifier le processus de mise en place de la foresterie communautaire, mais c’est là également une des forces principales du projet – on met ainsi en évidence le fait qu’il n’y a pas qu’une seule ‘bonne’ façon de concevoir une forêt communautaire, mais bien plusieurs. En documentant progressivement les différentes approches, défis et opportunités rencontrés à mesure que le projet avance, nous espérons pouvoir éclairer de futurs projets dans d’autres forêts tropicales du monde.
La prochaine étape du projet sera de travailler avec les communautés concernées pour évaluer leurs besoins et développer un plan d’action en vue de les aider à prendre le contrôle de leurs forêts – et de leur futur.
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