Aujourd'hui, dans les villages de Mibenga et Ilebo, situés en bordure de la réserve naturelle de Tumba Lediima, dans l'ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), les membres de la communauté ont travaillé assidument pour améliorer la production de cacao dans leurs forêts communautaires, afin d'augmenter leurs revenus tout en gérant de manière durable leurs terres forestières. Et ils viennent de remporter leur premier grand succès !

En 2014, une nouvelle loi a été adoptée en RDC, qui reconnaît les droits des communautés autochtones et locales sur leurs res-sources forestières afin d'améliorer leurs moyens de subsistance. La mise en oeuvre a été longue, mais elle a finalement ouvert la voie pour que les peuples traditionnels dépendant des forêts deviennent les gardiens légaux de leurs terres ancestrales.

Grâce à la création des ‘forêts communautaires’, les communautés peuvent garantir leur droit de protéger et de gérer leurs terres forestières en s'appuyant sur les connaissances et les pratiques traditionnelles qui les ont préservées pendant des générations. S’appuyant sur ce cadre légal renforcé, le projet ‘Forêts d’Avenir’ est mis en oeuvre pour une durée de 5 ans, dans le but de soutenir les forêts communautaires et les moyens de subsistance durables en RDC.

Mibenga et Ilebo sont deux des communautés participantes, et bien que le projet n'ait pas été mis en œuvre depuis longtemps, elles constatent déjà des changements prometteurs. Avant le projet, les revenus tirés de la production de cacao étaient précaires, car les agriculteurs individuels étaient soumis aux monopoles des acheteurs, à l'instabilité et à la fluctuation des prix du cacao et à des rendements peu fiables.

La Rainforest Foundation UK (RFUK), partenaire de USAID, ainsi que ASSECCAF et GASHE, partenaires du projet, se sont avant tout efforcés de transformer l'approche existante d'aide mutuelle et d'assistance au sein des communautés en une entité organisée de gestion de la production de cacao, afin de susciter une prise de conscience collective au sein de la communauté qu'il n'y a pas de développement sans initiatives locales et sans une mise en commun des efforts visant à améliorer la production, la transformation et le commerce.

« Le titre même du projet résonne avec nos traditions et nous donne de l'espoir. Cela se traduit par l'enthousiasme de notre communauté locale à former des associations pour améliorer et renforcer notre production de cacao. » Membre de la communauté.

Grâce à l'échange d'expériences, de connaissances et au renforcement des capacités en termes d'organisation, la compréhension et la volonté des communautés de participer au programme se sont accrues et ont également donné lieu à des ateliers sur la manière d'améliorer leurs techniques de culture, de collecte et de transformation. Les agriculteurs ont appris à adapter leurs pratiques de manière à ce que leurs cultures soient plus résistantes aux conditions climatiques difficiles et aux maladies, à éviter la pression sur l'environnement grâce à l'agroforesterie et à produire des haricots de meilleure qualité qui peuvent être vendus à de meilleurs prix. Toutes ces formations ont contribué à un grand changement dans leurs pratiques quotidiennes, et les communautés ont désormais le sentiment de jouer un rôle principal en contribuant au développement et à la protection de leur environnement.

« Nous avons d'abord pensé que la sécheresse était l'une des causes de la sous-production de cacao. Mais avec le soutien du projet, nous nous sommes rendu compte que nous utilisions des techniques d'entretien plutôt insuffisantes, et qu'il y avait également une variété de maladies affectant la culture que nous avions confondues avec la sécheresse. Nous avons donc appris à mieux entretenir nos champs, à lutter contre les parasites à l'aide de pesticides biologiques et à fermenter, sécher et stocker le cacao pour le conserver dans de bonnes conditions. » Membre de la communauté

L'ASSECCAF a également organisé une session de formation avec les communautés sur l'interconnexion de la quantité et de la qualité avec la compétitivité du marché. Les producteurs ont été formés sur la manière d'évaluer la qualité des fèves et d'utiliser le résultat de l'évaluation pour fixer le prix de leur cacao. L'un des participants l'a fait immédiatement après la formation et a pu vendre son cacao à un prix supérieur d'un tiers par kilo à ce qu'il était auparavant. Les agriculteurs ont également été formés à la mise en relation avec les acheteurs et à la mise en oeuvre d'une stratégie de vente groupée.

Cela a permis aux communautés de remporter leur premier grand succès : après le premier atelier, les agriculteurs d'Ilebo ont transporté leurs produits à Kinshasa et ont pu entrer en contact avec des acheteurs par l'intermédiaire d'ASSECCAF, et ils ont vendu un total de 6,5 tonnes de leur cacao. Ils l'ont vendu à un prix presque deux fois plus élevé que le prix habituel et ont réussi à faire un bénéfice substantiel malgré les coûts de transport élevés. Cela a énormément encouragé tous les participants qui ont travaillé dur pour améliorer leurs moyens de subsistance.

Ce projet a suscité de nombreux espoirs grâce à ses approches d'accompagnement basées sur l'autonomisation et le transfert de compétences, et constitue un pas important vers l'amélioration du niveau de vie des communautés rurales tout en préservant leurs forêts pour les générations futures.

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