3 juillet 2014

Ruth Buendía, une femme Asháninka et présidente de l'organisation partenaire autochtone de la Rainforest Foundation UK (RFUK) au Pérou, s'est vu décerner le prix de l'innovation. Prix Goldman pour l'environnement 2014 pour son travail d'unification du peuple Asháninka autour d'une campagne contre les grands barrages qui auraient déraciné les communautés indigènes. Ruth a été citée en ces termes : "Ce combat n'est pas seulement le mien, il appartient aussi à tous mes frères et sœurs asháninka.." Lors de son séjour à San Francisco pour la cérémonie, elle a également été honorée par le ministère péruvien de l'environnement et le ministère des femmes et des populations vulnérables, ainsi que par l'organisation nationale indigène péruvienne AIDESEP.

Le travail de Ruth a consisté à atteindre les communautés Asháninka, à les sensibiliser au barrage de Pakitzapango et aux menaces qui y sont associées en utilisant des simulations numériques de la façon dont la vallée serait inondée pendant la construction. Elle a également organisé une assemblée à l'échelle de la région et a réussi à réunir les Asháninka pour s'opposer au barrage. Elle a également présenté à la Commission interaméricaine des droits de l'homme l'impact du développement énergétique péruvien sur son peuple et déposé une plainte officielle auprès de l'Organisation internationale du travail (OIT) concernant l'absence de consultation lors de la planification du barrage de Pakitzapango. Le 28 octobre, la Commission a demandé à l'Organisation internationale du travail (OIT) de se prononcer sur l'absence de consultation concernant la planification du barrage Pakitzapango.^th En avril 2009, Ruth a également présenté le dossier concernant le barrage et les revendications des communautés Asháninka à la Commission des peuples andins, amazoniens et afro-péruviens, de l'environnement et de l'écologie du Congrès péruvien.

En février 2012, CARE, le Centre Asháninka de la rivière Ene, a intenté une action en justice contre le Congrès péruvien et le ministère péruvien des relations extérieures. Cette action en justice visait à obtenir la suspension de l'accord énergétique Pérou-Brésil signé par les ministres de l'énergie du Pérou et du Brésil en juin 2010. Elle demandait que des évaluations appropriées des impacts environnementaux et sociaux des projets soient entreprises. Elle demandait également qu'une évaluation technique des besoins énergétiques du Pérou et des options permettant de répondre à ces besoins soit réalisée avant la mise en œuvre de l'accord.

Le travail international de Ruth a consisté à mettre en lumière les violations des droits des peuples autochtones liées à la construction prévue de méga-barrages en Amazonie. Elle a également présenté à la Commission interaméricaine des droits de l'homme à Washington, D.C., l'impact du développement énergétique péruvien sur son peuple.

Depuis la création du RFUK en 1989, trois de nos partenaires actuels ont reçu le prix Goldman pour l'environnement. En 1999, Samuel Nguiffo, directeur du Centre pour l'environnement et le développement au Cameroun, et Marc Ona, en 2009, président de Brainforest au Gabon, ont été récompensés par Goldman.

"Ce ne sont pas de simples slogans creux qui permettront d'inverser la courbe de la destruction de nos écosystèmes forestiers, mais l'engagement et la détermination de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le phénomène d'accaparement des terres par les multinationales, au profit des monocultures et au détriment des peuples autochtones", a déclaré Marc Ona.

"Pour éradiquer la pauvreté dans les forêts africaines, la première révolution à organiser est celle de la terre, car c'est le seul processus qui garantisse un héritage vital pour les générations futures", a-t-il ajouté.