La RFUK demande au WWF de publier immédiatement les détails de son enquête sur les violations des droits de l'homme.
1er avril 2019
En février 2019, une enquête commandée par le WWF a confirmé les rapports de six allégations de graves violations des droits de l'homme par des éco-gardes du parc national de la Salonga en République démocratique du Congo [1] portés à son attention par RFUK en 2018 [2]. Cependant, le WWF, qui cogère le parc avec l'agence congolaise des parcs ICCN, a informé la semaine dernière RFUK qu'il ne rendra pas disponible le rapport de cette enquête, sauf dans des conditions de stricte confidentialité [3].
L'enquête a confirmé le meurtre de trois hommes, le viol de six femmes et la torture de trois hommes par des gardes forestiers entre 2002 et 2016.
Le RFUK estime que les victimes, leurs familles et le public ont le droit de connaître les conclusions de cette enquête et demande au WWF et à l'ICCN de faire immédiatement une déclaration publique et de présenter des excuses aux victimes.
Cet appel intervient alors que de nouvelles allégations de violations des droits de l'homme par les gardes forestiers du parc ont été formulées. Le RFUK et des enquêteurs locaux ont recueilli des informations selon lesquelles au moins neuf personnes ont été tuées, neuf femmes violées et 63 habitants torturés ou victimes d'abus physiques au cours des dernières années [4]. Avec les dizaines de milliers de personnes qui vivent à proximité du parc, le nombre de cas devrait augmenter de façon exponentielle [5].
Simon Counsell, directeur exécutif de la Rainforest Foundation UK, a déclaré : "Nous avons besoin d'un soutien financier de la part de l'Union européenne et de l'Union européenne :
"Sien que ces rapports soient choquants, nous craignons que l'ampleur réelle des atrocités soit bien plus importante. Dans seulement deux zones proches de la Salonga, des entretiens avec plus de 230 habitants ont montré qu'un quart d'entre eux ont déclaré avoir été victimes d'une forme ou d'une autre d'abus. Le WWF doit publier les rapports de sa dernière enquête, reconnaître publiquement ce qui s'est passé à Salonga et s'engager publiquement à aider les victimes et à faire en sorte que de tels abus et atteintes aux communautés locales ne se reproduisent plus".
NOTES
[Le parc national de la Salonga s'étend sur 36 000 kilomètres carrés, soit une superficie supérieure à celle de la Belgique. Il a été créé en tant que parc national en 1970 et est devenu un site du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1984. Le WWF travaille dans le parc depuis 2004 et en assure la cogestion depuis 2015.
[Le RFUK a d'abord informé le WWF et la banque de développement allemande KfW, qui est l'un des bailleurs de fonds du parc national de la Salonga, des violations présumées des droits de l'homme dans cette région en mai 2018, puis en octobre 2018. Cela comprenait des "rapports d'incidents" détaillés sur six cas graves, dont plusieurs cas de meurtres, de viols collectifs et de torture.
[Lors d'une réunion avec le WWF et la Banque allemande de développement, KfW, en janvier 2019, il a été convenu que le WWF commanderait une enquête à ses avocats sur les cas graves d'abus dans la Salonga qui lui ont été présentés par RFUK en 2018. À aucun moment il n'a été convenu que le rapport de cette enquête serait confidentiel, il n'y avait aucune exigence de confidentialité dans les termes de référence de l'enquête, et les observateurs congolais locaux qui ont aidé aux enquêtes n'ont jamais été informés que les résultats seraient gardés confidentiels.
[La liste complète des abus connus - expurgée pour protéger la dignité des victimes et éviter les représailles - est disponible sur demande.
[Environ 700 communautés vivent autour du parc, dont environ 130 000 dans un "corridor" entre les deux moitiés distinctes du parc. La protection de la faune et de la flore de la région est devenue de plus en plus militarisée par des initiatives anti-braconnage menées par l'ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), parfois en collaboration avec l'armée congolaise.
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