La RFUK entame une nouvelle ère dans son programme de cartographie et de gouvernance forestière dans le bassin du Congo.

3 juillet 2014

Le RFUK entame une nouvelle ère dans ses activités de cartographie et de gouvernance forestière dans le bassin du Congo.

La Rainforest Foundation UK (RFUK) et son ONG partenaire locale FODER (Forêts et Développement Rurale) ont entamé une nouvelle phase du projet "Cartographie et gouvernance forestière dans le bassin du Congo" en étendant les activités du projet au Cameroun.

Ce projet vise à réduire la pauvreté dans les zones de forêts tropicales humides en promouvant la gestion durable des ressources naturelles et en améliorant la gouvernance forestière. Plus précisément, il vise à assurer le respect des droits fonciers coutumiers des communautés forestières, l'amélioration de la gouvernance forestière par le renforcement de la capacité des communautés forestières et des organisations de la société civile à promouvoir les droits des communautés sur les terres et les ressources forestières.

Les forêts tropicales du Cameroun abritent les populations locales Baka, Bakola et Bagyeli, ainsi que les populations bantoues locales, qui sont actuellement confrontées à de nombreuses et graves menaces pour leurs terres et leurs moyens de subsistance. Il s'agit notamment du développement de projets miniers, de la demande croissante d'huile de palme et de caoutchouc, qui a entraîné la conversion de terres forestières en plantations, et de l'exploitation forestière industrielle, qui couvre environ sept millions d'hectares. En raison de la croissance rapide de ces industries, il y a eu une demande de développement d'infrastructures à grande échelle pour soutenir ces projets. Le principal moteur de tous ces projets est la volonté du Cameroun d'atteindre le statut de pays nouvellement industrialisé d'ici 2035, ce qui implique d'exploiter ses abondantes ressources naturelles pour soutenir son économie en expansion.

Ces projets ont un impact dévastateur sur les communautés locales et autochtones, qui sont souvent déplacées de force de leurs terres. Les communautés ne sont généralement pas consultées sur les projets, de sorte qu'elles n'ont aucune idée de ce qui se passe sur leurs terres et ne sont pas conscientes des implications pour leurs communautés et des perturbations qui pourraient s'ensuivre. En outre, les communautés ne disposent pas de titres fonciers ou de preuves de leur régime foncier (sous forme de cartes) sur les terres qu'elles occupent et qu'elles pourraient utiliser pour étayer leurs revendications sur des territoires qu'elles considèrent comme les leurs.

Des cadres juridiques en mutation

La législation actuelle régissant les ressources foncières et leur gestion contient peu de dispositions visant à protéger les communautés locales qui dépendent fortement des ressources forestières pour leur subsistance. Un certain nombre de développements juridiques et politiques liés à l'attribution et à l'utilisation des terres sont actuellement en cours au Cameroun, notamment une réforme du régime foncier, un processus de zonage et une révision du code forestier. Ces évolutions offrent la possibilité de reconnaître les droits fonciers coutumiers dans le cadre juridique et politique relatif à l'attribution et à l'utilisation des terres. La participation effective des communautés à ces processus et la disponibilité d'informations précises sur l'occupation existante et la tenure traditionnelle des terres forestières sont essentielles pour s'assurer que cette opportunité n'est pas manquée.

Que compte faire le RFUK ?

Il est impératif que les ONG locales et les communautés elles-mêmes bénéficient d'un renforcement de leurs capacités afin de documenter la tenure forestière et de défendre les droits des communautés sur les terres et les ressources forestières. C'est pourquoi le projet

  • Former les ONG locales aux approches participatives et aux technologies de cartographie, et aider les communautés à produire des cartes participatives montrant leur régime foncier coutumier et les chevauchements avec d'autres utilisations de la forêt. La cartographie sera axée sur les zones "sensibles" qui sont confrontées à de graves problèmes liés à leurs ressources et à leurs droits fonciers et forestiers. Ces données communautaires seront mises à la disposition des parties prenantes via la plateforme MappingForRights.
  • Renforcer les capacités des ONG locales et des communautés forestières à défendre les droits des communautés sur les terres et les ressources forestières, notamment par la fourniture d'une assistance juridique. Pour ce faire, il s'agira de documenter les difficultés rencontrées par les communautés pour faire valoir leurs droits fonciers coutumiers et autres droits connexes, et d'identifier les possibilités juridiques de relever ces défis ; de former les ONG locales et les communautés forestières aux droits à la terre et aux ressources et aux techniques de plaidoyer en réponse aux cas documentés, et de soutenir le développement de plans de plaidoyer communautaires ; et de fournir un soutien juridique à au moins 20 communautés afin qu'elles puissent défendre leurs droits à la terre et aux ressources.

En outre, le projet développera également un système de surveillance en temps réel des activités forestières illégales par les communautés forestières, où les rapports de surveillance et les données seront mis à la disposition des acteurs nationaux et internationaux concernés afin de contribuer aux initiatives nationales de surveillance des forêts. Dans le cadre du système de surveillance en temps réel, la surveillance des forêts sera effectuée par des membres de la communauté qui seront d'abord formés aux questions liées à l'exploitation forestière illégale et à la méthodologie de la collecte de données.

"Grâce à la cartographie participative, le projet aidera les communautés à définir avec précision les terres qu'elles occuperont et utiliseront. Les cartes participatives peuvent soutenir de manière cruciale les revendications des communautés en matière de droits fonciers coutumiers et constituer un outil permettant aux décideurs de prendre des décisions éclairées concernant les forêts", a déclaré Nora-Serrat-Capdevila, coordinatrice du RFUK pour le Cameroun.

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