Perspectives sur le genre et l'égalité de notre projet de forêts communautaires
19 avril 2022
Le modèle de "forêt communautaire" en RDC offre aux communautés une opportunité sans précédent de sécuriser, gérer et protéger légalement leurs forêts traditionnelles. Mais pour garantir des résultats équitables et durables, il est nécessaire de s'assurer qu'ils sont développés par les communautés elles-mêmes, avec des processus activement inclusifs pour garantir que les informations obtenues sur les régimes fonciers et les modèles d'utilisation des terres sont exactes et reflètent les intérêts de tous les membres de la communauté.
C'est particulièrement le cas pour les femmes, qui se heurtent souvent à des obstacles structurels et culturels à leur participation et dont le rôle dans la gestion des ressources forestières n'est souvent pas reconnu. Les normes et coutumes traditionnelles signifient souvent que les femmes doivent dépendre des hommes pour l'accès à la terre et aux ressources, ce qui peut limiter leur pouvoir et leur voix dans les structures de gestion et de prise de décision de la communauté. Ce problème est encore aggravé par une division inégale du travail entre les hommes et les femmes dans de nombreuses communautés forestières, les femmes assumant des responsabilités en tant que productrices agricoles ainsi que pour le ménage. Cette situation entraîne de lourdes charges de travail et un manque de temps, ce qui limite encore davantage l'engagement des femmes dans la foresterie communautaire.
Néanmoins, il existe des mesures pratiques pour éliminer ces obstacles à la participation des femmes. En RDC, nos organisations partenaires GASHE, GeoFirst et PREPPYG veillent à ce que les activités de terrain telles que les groupes de discussion ou la cartographie participative soient menées séparément avec les femmes d'abord, afin que leurs voix puissent être entendues. D'autres bonnes pratiques consistent à organiser des réunions dans les villages à des moments de la journée qui conviennent aux participantes, et à préparer les repas de manière à ce que les femmes puissent elles-mêmes assister aux réunions communautaires. L'engagement dans les initiatives de foresterie communautaire permet également aux femmes de promouvoir et de défendre les questions de genre aux niveaux provincial et national, comme à la table ronde nationale de la RDC sur la foresterie communautaire. En améliorant la participation des femmes à la vie publique et en soutenant leur action collective et leur mise en réseau, on renforce les capacités pour favoriser l'émergence d'un leadership féminin et encourager un changement d'attitude en vue de surmonter les stéréotypes discriminatoires au sein des communautés et à plus grande échelle. Avec l'adoption du décret sur la foresterie communautaire en 2014, des dizaines de millions d'hectares sont désormais potentiellement disponibles pour développer des modèles de gestion communautaire des forêts, ce qui représente une énorme opportunité non seulement de transformer la vie des communautés forestières à travers le pays, mais aussi celle des femmes de la RDC.
L'activité "Forêts d'Avenir" est rendue possible grâce au généreux soutien du Peuple Américain à travers l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), ainsi que de l'Agence norvégienne pour la coopération au développement (NORAD). Elle est mise en œuvre par RFUK et ses partenaires, à savoir CAGDFT, APEM, GASHE, GeoFirst Development, PREPPYG et RCREF. Le contenu de cet article relève de la responsabilité du RFUK et ne reflète pas nécessairement les perspectives de l’USAID ou du gouvernement des Etats-Unis.
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