Politiques de sauvegarde de la Banque mondiale
8 août 2014
Les changements proposés aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale compromettront des décennies de progrès dans les droits des peuples indigènes - Rainforest Foundation UK (RFUK)
Alors que l'Organisation des Nations unies (ONU) s'apprête à célébrer la Journée internationale des peuples autochtones demain, le 9 août, les droits de ces peuples sont aujourd'hui encore plus menacés par les nouvelles politiques promues par la Banque mondiale, l'institution financière internationale qui finance des projets dans les pays en développement.
La Banque a récemment dévoilé une nouvelle série de politiques de "sauvegarde", auxquelles elle est censée se conformer pour garantir que les milliards de dollars qu'elle prête chaque année pour des projets tels que des routes, des barrages et des projets d'exploitation forestière ne causent aucun préjudice aux populations locales ou à l'environnement, et ne portent pas atteinte à leurs droits.
Mais alors que la Banque prétend "renforcer" ces politiques, le document révèle qu'elle introduit des faiblesses critiques, comme le fait de permettre aux États emprunteurs de ne pas respecter les mesures spéciales de protection des populations autochtones s'ils les jugent trop "sensibles". Les nouvelles "sauvegardes" ne seraient pas conformes aux normes internationales déjà approuvées par les Nations unies, telles que la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) ou la convention n° 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Selon la DNUDPA, les Nations unies et toutes leurs agences (y compris la Banque mondiale) doivent promouvoir le respect et la pleine application des droits des peuples autochtones.
Le RFUK a répondu par une critique détaillée des raisons pour lesquelles les nouvelles politiques de la Banque ne protégeront pas les populations autochtones. Francesca Thornberry, responsable des programmes du RFUK, a déclaré : "Ces nouveaux projets de normes sont clairement en deçà des normes internationalement reconnues en matière de respect des droits des populations autochtones : "Ces nouveaux projets de normes sont clairement en deçà des normes internationalement reconnues en matière de respect des droits des populations autochtones et risquent de compromettre de manière significative les droits de ces populations en général.
Une autre source d'inquiétude majeure est que les pays peuvent choisir de ne pas appliquer la sauvegarde des peuples autochtones s'ils estiment qu'elle est trop "sensible" ou qu'elle n'est pas cohérente avec leur législation nationale. Cela est particulièrement inquiétant pour les futurs projets de la Banque en Afrique, où les droits des populations autochtones ne sont encore protégés que dans les lois de deux pays (la République centrafricaine et la République du Congo).
Depuis près de vingt ans, le RFUK travaille aux côtés de la société civile et des groupes autochtones dans la région du bassin du Congo afin de faire progresser la protection juridique des droits de ces peuples.
Partagez ceci :